Longtemps, j’ai photographié des lieux vides.
Des espaces symboliques hantés par l’homme mais déserté de lui.
Chantiers des villes ou forêts abattues, limites des eaux, ombres et reflets, marques et stigmates, traces dérisoires du quotidien.
Je voulais aborder l’humain hors de sa présence.
Par pudeur ou réserve, par décence ou timidité.
J’y reviendrai un jour, sans doute…
Aujourd’hui, j’ai tenté de m’approcher de la vie dans ce qu’elle a de plus sensible : les moments de création, de genèse, d’accouchement, de révélation…
Moments d’équilibre, moments sur un fil, fragiles, s’il n’y avait le balancier de l’œuvre.
Du regard, j’ai accompagné ces mises au monde.
Ces gestes de l’artiste, mesurés et précis.
Ces moments de réflexion et de doute.
Cette lente progression qui mène de l’esquisse à l’accomplissement.
Cette alternance nécessaire entre énergie et intériorité.
Un regard subjectif, nécessairement.
Un regard miroir où se dédoublent les gestes.
Un regard émotion quand il saisit l’instant que l’on croit décisif.
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